Comme toujours dans les conflits armés, les enfants en sont les premières victimes. Depuis le 7 octobre, l’explosion des hostilités entre le Hamas et l’Etat d’Israël a des conséquences dévastatrices sur des milliers de familles en Israël et à Gaza.
Clowns Sans Frontières-France se joint à la dénonciation de l’ensemble des crimes de guerre commis depuis le 7 octobre sur les populations civiles et à l’appel de plus de 700 ONG pour obtenir un cessez-le-feu d’urgence afin de pouvoir venir en aide aux habitants de Gaza piégés sous les bombardements.
Signer la pétition >>> https://www.change.org/p/sign-and-share-this-urgent-petition-calling-for-a-ceasefirenow-in-gaza-and-israel
Et après ?
Clowns Sans Frontière-France agit depuis plus de 30 ans auprès des populations civiles victimes de crises humanitaires ou en situation d’exil, particulièrement les enfants. Nous avons conduit depuis 1994 plusieurs missions dans les territoires Palestiniens dont Gaza où nous avons proposé des spectacles et des ateliers, moments de répit dans un quotidien douloureux, en collaboration étroite avec les artistes locaux de la Palestinian Circus School qui nous témoignent leur détresse absolue face aux événements actuels.
Alors que Clowns Sans Frontières vient de clôturer sa Marche des Nez, grande opération artistique de sensibilisation au Droit à l’Enfance qui a parcouru la France en 2023, nous nous sentons particulièrement concernés par le drame de ce conflit. Souffrances inacceptables, enfance saccagée, déni flagrant de notre plaidoyer pour un Droit à l’Enfance, comme autant de moments préservés, dédiés à l’émerveillement, l’insouciance, l’imagination, le rêve, moments indispensables à la construction de l’individu vers un monde adulte bienveillant, sécurisé et serein. Derrière l’enfance saccagée, c’est notre humanité qui est mise à mal.
Qu’adviendra-t-il des enfants qui survivront à ces violences, actuellement séquestrés, bombardés, dont les besoins primaires ne sont même plus remplis ? Quels adultes forge-t-on dans la haine et l’insécurité ?
Au-delà du sentiment d’horreur, Clowns Sans Frontières-France ne baisse pas les bras ! Nous sommes prêts à retourner dès que possible à Gaza, en Cisjordanie, dans les kibboutz meurtris.
Beaucoup diront que ce n’est pas le moment, que le deuil impose la décence et que le temps n’est pas au rire. Les centaines de spectacles, d’ateliers que nous avons menés dans des contextes de crises le contredisent. L’urgence est aussi de permettre aux enfants et aux adultes de se reconnecter à l’enfance, de bénéficier d’une bulle de répit, de garder espoir et la force de survivre.
À notre place d’artiste, nous souhaitons également contribuer à réinvestir l’espace public, comme nous l’avions fait à Sarajevo en 1993, pour qu’il redevienne un lieu de liens, de convergences, ouvrant la possibilité de « (re)faire communauté » ne serait-ce que le temps d’un spectacle, et non un lieu de conflit et de repli sur soi ; un lieu de vie et non un lieu de mort ; un lieu où ce sont les rires des enfants qui éclatent, pas les missiles.
Pour l’heure l’urgence est d’instaurer un cesser le feu humanitaire immédiat et nous nous joignons à toutes les associations qui demandent la protection de tous les enfants et un accès sans entrave aux personnels humanitaires conformément aux Conventions de Genève.