Contexte
Les villes des Philippines connaissent un accroissement démographique démesuré, lié à un exode rural massif, qui entraîne l’apparition de bidonvilles gigantesques. À Manille, notamment, plus de 4 millions de personnes y vivent dans des conditions d’hygiène déplorables. Le nombre d’enfants en situation de rue grandit également.
L’année 2006 a vu une avancée majeure en faveur des droits de l’Enfant avec un passage de 9 à 15 ans de l’âge légal pour être incarcéré. Pourtant, cette évolution n’a pas été suivie d’une amélioration des conditions de détention, très précaires et traumatisantes pour ces jeunes qui ne parviennent pas à se reconstruire convenablement faute de suivi psychosocial.
Enfin, le dernier élément qui fait peser un risque sur les conditions de vie de la population reste les aléas climatiques qui frappent régulièrement les Philippines, comme le typhon Hayan en 2014.
QUELLE EST LA CONDITION DES ENFANTS EN SITUATION DE RUE ?
Au cours des dernières décennies, l’économie du pays s’est progressivement dégradée, touchant particulièrement les personnes en situation de précarité. Près de 26 millions de Philippins vivent en-dessous du seuil de pauvreté.
A Manille, on estime à 1,5 million le nombre « d’enfants des rues » sur une population totale de 10 millions d’habitants. Ces derniers sont des enfants seuls, orphelins ou fuyant les abus dans leurs familles et survivent grâce à des petits boulots, le vol et la prostitution.
En 2 ans, la police a arrêté 1300 mineurs pour « des crimes en rapport avec le trafic de drogues » et tués 100 enfants. Les enfants sont détenus plusieurs semaines, voire mois, pour des petits délits ou même parfois sans raisons, dans des conditions de vie très dures.
Les Philippines ont été gravement touchées par la pandémie de COVID-19 et depuis mars 2020, le pays a pris des mesures très strictes dont des confinement et quarantaines communautaires renforcées. Si aujourd’hui les Philippins ont repris le chemin de l’école, des églises et des bureaux, ces confinements successifs ont eu des conséquences sur les conditions de vie et la santé mentale des enfants qui n’ont pas eu le droit de sortir pendant plus de 20 mois. Or dans les bidonvilles de Manille et sa banlieue, des familles entières vivent dans seulement quelques mètres carrés. Cette promiscuité a favorisé l’augmentation des violences envers les mineurs, notamment les violences sexuelles. Environ 7 millions d’enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année.
Du 27 novembre au 15 décembre, une équipe d’artistes se rendra à Manille, en partenariat avec l’association ASMAE, dans le cadre de leur projet qui vise à lutter contre l’exclusion sociale des enfants et familles en situation de rue en permettant un meilleur accès aux services publics et la reconnaissance de leurs droits. Durant les ateliers artistiques, ils co-créeront un spectacle avec les enfants en situation de rue suivis par des associations locales autour d’une thématique qui sera choisie par ces derniers : harcèlement, exploitation sexuelle en ligne ou discrimination sur le genre. Une représentation sera donnée devant les enfants et familles sur place. Notre action se veut durable, c’est pourquoi une seconde intervention artistique est prévue en 2023. Notre objectif étant que le spectacle continue d’être présenté par les enfants impliqué.e.s dans le processus de création sur place suite à notre départ.
Synthèse
De 2005 à 2014 :
Formes d’intervention :
- Spectacles de cirque et parades de rue
- Création commune avec des artistes locaux
- Ateliers de formation aux techniques du spectacle vivant et d’initiation
Axes d’intervention :
- Soutien psychosocial en faveur des enfants en situation de privation de liberté
- Populations victimes de catastrophes naturelles
- Renforcement de compétences des partenaires locaux
Publics :
- Mineurs en situation de rue et de privation de liberté
- Populations déplacées à cause du typhon
- Animateurs et travailleurs sociaux de nos partenaires opérationnels
- Artistes locaux
Partenaires opérationnels : LINGAP, Kanlungan, Hope, SACMI, BIDILSIW, Pomaret, Kobojo, ASMAE-Sœur Emmanuelle, Virlanie, Volunteers for Visayans, InterSos, Save the Children, Action Contre la Faim
Partenaires financiers et institutionnels : Ambassade de France aux Philippines, Ministère de la Jeunesse, de la Santé et des Sports, Ministère de la Culture et de la Communication, Cultures France, Fondation BNP Paribas, La Fondation Air France, La Fondation E.C.Art, ADAMI, AFAA
