Contexte
En 1990, la Mongolie, coupée du système économique soviétique, affronte une misère grandissante, aggravée par la rudesse du climat (-35° en hiver). En périphérie d’Oulan Bator, la capitale, les quartiers de yourtes ne suffisent plus à contenir l’exode rural et des familles entières se réfugient dans les réseaux souterrains du chauffage urbain, qui abritent les canalisations d’eau chaude.
Touché par un reportage sur ces enfants appelés « les enfants taupes », des jeunes isolés qui se réfugient dans les galeries souterraines des canalisations pour éviter le grand froid, CSF a pris contact avec l’UNICEF et s’est regroupé avec plusieurs associations locales pour organiser un projet en Mongolie auprès de ces communautés sinistrées.
Synthèse
De 2000 à 2001 :
Formes d’intervention :
- Spectacles et ateliers de cirque
Axes d’intervention :
- Soutien psychosocial auprès des enfants en situation de rue et de privation de liberté
Publics :
- Mineurs en situation de rue et placés dans les orphelinats ou autres structures d’accueil
- Mineurs en prison d’Oulan Bator et Batanzurt
- Animateurs et travailleurs sociaux de nos partenaires opérationnels
Partenaires opérationnels : National Center for Children, Centre d’identification des enfants des rues mongol, Fondation Shelter, Hôpital de la Charité
Partenaires financiers et institutionnels : UNICEF, Ministère de la Jeunesse et des Sports, Fondation Un Monde pour Tous, ADAMI
Retrouvez les photos des missions en Mongolie
6 mars 2001
“À l’issue des cinq journées d’ateliers avec les détenus, nous jouons notre spectacle à la prison des garçons. Le personnel de la prison est présent aux côtés des cent prisonniers. Tous nous regardent les yeux grands ouverts et la bouche bée. Très belle ambiance. On termine sur une distribution de chocolats (fournis par un commerçant français à Oulan Bator) et de nez. Nous recevons des chants mongols en retour. Difficile de partir tant il y a eu d’émotions partagées.”
23 mai 2001
“Spectacle matinal au « Centre d’identification des adresses des enfants de la rue » (que nous avons rebaptisé « gare de triage »). C’est ici que sont amenés les enfants ramassés par la police dans les réseaux souterrains de la ville, où ils ont élu domicile. Ils restent dans ce centre trois à dix jours puis sont reconduits dans leurs familles ou dans des centres d’accueil. Les derniers arrivants ont été recueillis il y a quelques heures à peine, au milieu de la nuit. Nous reconnaissons quelques enfants que nous avions rencontrés ici même en février.
Nous étions très attendus…la petite salle « réfectoire » a été dégagée, de l’encens brûle dans les pièces pour masquer une odeur pesante et indéfinissable.
Après quelques vagues d’émotion à la vue de tous ces bambins perdus, le spectacle démarre. Portée par la joie des enfants, l’équipe se donne à fond, pour un retour immédiat et des rencontres très fortes.”