Témoignage de Guillaume sur le projet de CSF en Birmanie/Thaïlande

Clowns Sans Frontières est intervenu de 2005 à 2014 en Thaïlande et en Birmanie auprès de communautés ethniques marginalisées, notamment les Karens et les Rohingyas.

En 2016, CSF a relancé son action dans la région en faveur des communautés Karens victimes de déplacements internes en Birmanie et des populations Karens réfugiées de l’autre côté de la frontière, en Thaïlande.

Du 2 au 26 janvier 2017, 6 artistes et 1 photographe ont pris le chemin de la Thaïlande où 150 000 birmans sont réfugiés, poussés par les guerres civiles et l’oppression de la junte encore puissante en Birmanie.

Une mission a également eu lieu en Birmanie, du 4 au 30 décembre 2017.

Te rappelles-tu dans quelles circonstances a été prise la décision d’intervenir en Birmanie & Thaïlande pour la première fois ?

En 2005, la Birmanie se referme sur elle-même et il devient impossible de construire un projet sur place comme cela avait été le cas pour la première fois en 2003 & 2004.
Les ONG bloquées à Rangoon, conseillent alors à l’équipe de CSF de monter un projet le long de la frontière thaïlandaise auprès des réfugiés Karens disséminés dans neuf camps.

Te souviens-tu de tes premières missions ? Comment se sont-elles déroulées ? Quel a été l’accueil du public sur place ? Et des partenaires locaux ?

Depuis 2005, j’ai eu la chance de participer à différents projets de CSF.
Je garde de ces différents pays (Afghanistan, République Démocratique du Congo, Madagascar, Birmanie/Thaïlande) beaucoup d’images, de moments de joie, de partage, de rencontres autour des spectacles, des ateliers proposés par les équipes.

Quelquefois, la magie est totale. Parfois c’est plus compliqué. Le quotidien sur place est trop difficile pour pouvoir vraiment lâcher prise. On cherche toujours ces moments ensemble : enfants, adultes, communautés.

Réussir lors de chaque représentation à rire, à rêver pendant un moment… Suspendre ce quotidien difficile, c’est déjà un sacré objectif !

J’aime l’idée de jouer pour 13 enfants un matin, loin de tout, et plus tard dans la journée de jouer sur un terrain avec 2 000 personnes.

CSF s’adapte, joue, travaille avec des artistes locaux pour créer ces instants.
Bien sûr, les contacts sur place (hôtels, transports, ONG partenaires) sont primordiaux pour le bon déroulement des projets.

En Thaïlande, ce sont désormais de réels amis et partenaires qui nous reçoivent et nous aident à monter le projet.

Selon toi, quel impact a eu l’intervention de Clowns Sans Frontières ?

Les interventions de CSF ont bien sûr un impact énorme sur les communautés.

Je suis revenu plusieurs fois dans les mêmes camps de réfugiés et certains enfants se souvenaient des noms des personnages, de l’histoire, de moments précis, etc.