Du 22 septembre au 6 octobre 2021, à l’invitation de l’Alliance française de Quito et de la Casa Humboldt, CSF et son homologue allemand Clowns ohne Grenzen ont organisé une première mission en Équateur. Ce projet a été mené en partenariat avec les artistes locaux du collectif Humor Y Vida. Après avoir identifié ensemble leurs besoins en termes de transmission de compétences, les artistes de CSF, spécialistes de la construction de marionnettes géantes ont créé sur place un oiseau géant. Le titre du spectacle « El pajaro migratorio » (l’oiseau migrateur) devait symboliser le constat que la migration est un mouvement universel qui a toujours existé dans l’histoire de l’humanité.
L’objectif de cette mission était de réunir, à travers le spectacle proposé, deux communautés souvent en tension : les populations en situation d’exil (principalement vénézuéliennes) et les Equatoriens en situation de précarité avec qui ils partagent des espaces de vie, résidant dans les mêmes quartiers défavorisés de la capitale.
Création d’un spectacle et d’une marionnette géante
Le début de la mission a été consacré à la création du spectacle et de l’oiseau géant. Les matériaux utilisés pour la création de la marionnette devaient, selon les artistes de CSF, être abordables et facilement accessibles sur place afin de permettre à Humor y Vida de construire d’autres marionnettes géantes dans le futur sans être confrontés au frein financier.
Tandis qu’une équipe de deux artistes de CSF et deux artistes de Humor Y Vida se consacraient à la marionnette, les deux artistes de ClOG et deux autres artistes de Humor y Vida créaient la partie clown et musique du spectacle.
Les premières représentations ont eu lieu dans le cadre de la journée mondiale du migrant et du réfugié organisée par l’agence de l’ONU pour les réfugiés (ACNUR) dans les villes d’Ambato et Latacunga, proches de Quito.
Ensuite, les artistes de CSF, ClOG et Humor y Vida sont intervenus auprès des habitants des «barrios » afin de les réunir autour d’un moment festif dans des parcs ou au sein des espaces des structures partenaires. Lors du spectacle, les bénéficiaires ont partagé un environnement pacifié par la présence de la marionnette, des clowns et musiciens. Ceux-ci leur ont transmis leur bonne humeur et surtout la preuve que, malgré les différences culturelles, il est possible d’apprendre, de créer et de vivre ensemble dans la confiance mutuelle.
Deux de ces spectacles ont été précédés par des ateliers destinés aux enfants entre 6 et 17 ans. Au total, ce sont plus de 100 enfants et jeunes ont pu apprendre à créer de petites marionnettes mais également participer à des jeux ludiques autour de l’art du clown.
Un projet multi-acteurs composé de nombreux partenaires
Ce projet a pu être mené grâce aux partenaires locaux mobilisés pour réunir leurs bénéficiaires autour des spectacles proposés. Des organisations internationales comme l’OIM, l’ACNUR ou HIAS mais également nationales telles que Casa Somos et Fudela ont permis de proposer 12 spectacles à plus de 1000 personnes, principalement des enfants.
Pour donner vie à ce projet international, les opérateurs français et allemands en Equateur ont sollicité le soutien du Fonds culturel franco-allemand 2021. Comme dans la majorité des missions à l’étranger de Clowns Sans Frontières, la participation des artistes locaux a été déterminante pour le succès du projet. Le collectif d’artistes équatoriens « Humor y Vida » réalise en effet de nombreux projets humanitaires dans le pays depuis plus de 10 ans. Artistes équatoriens, allemands et français ont tous été mobilisés pour apporter évasion et légèreté là où elles manquent le plus, permettant à chaque membre du public de redevenir un enfant le temps du spectacle.
“Nous remercions Humor y Vida, CSF et CLOG d’avoir mené à bien ce projet artistique qui a permis aux enfants et aux adolescents que nous suivons de sortir profiter d’un moment de détente et d’amusement après une année et demi de processus de confinements liés à la pandémie. Ce projet a également permis d’offrir un espace d’intégration entre la population locale et la population en situation de déplacement, notamment originaires du Vénézuela. Un grand merci et nous espérons avoir l’occasion de vous recevoir à nouveau en Equateur.”
Patricio Sevilla, Coordinateur de Pinchincha et Santo Domingo, FUDELA